Au poker, chacun est tenu de respecter les règles du jeu.
On ne demande pas à un joueur si l'on peut s'asseoir derrière lui afin de le regarder jouer. Au cas où un joueur vous aurait autorisé à prendre place derrière lui, il serait de la pire goujaterie de commenter ses attitudes. Si l'on prend place derrière quelqu'un, la moindre des choses est de se taire.
Lorsqu'on s'assoit à une table de poker que l'on ne connaît pas, il faut s'informer des habitudes de l'endroit. Il y a toujours de petits particularismes d'une table à une autre. Dans tel cas, on pratiquera blind et surblind, et dans tel autre, non. Parfois, on aura instauré l'habitude de faire un pot toutes les 6 ou 7 donnes. Il peut aussi arriver que certaines ouvertures soient refusées, telle l'ouverture libre et servie sur un pot.
Au cours d'une partie, il convient de s'abstenir de toute attitude démonstrative. La colère est déconseillée, 'autosatisfaction
également. Un joueur calme gagne toujours plus qu'un joueur bruyant.
Comment opèrent les tricheurs ?
Le faux mélange
Placer le paquet dans sa main gauche et le tenir un instant de façon presque verticale, le côté long de la carte étant lui à peu près à l'horizontale :
- Avec le pouce gauche, faire glisser vers soi la première carte de quelques millimètres. Il s'agit de créer un repère.
- De la main droite, prendre au fond du paquet un tiers des cartes et les faire glisser une par une, et de manière fluide et dans l'ordre, sur le dessus du repère. Répéter cet exercice 2 ou 3 fois.
- Le pouce droit contrôlant bien la carte repère, de la main droite, comme pour peaufiner le travail, replacer le paquet en question sur le dessus du jeu. Si la manipulation est bien faite, aucune carte n'a changé de place mais toutes ont été battues soigneusement.
L'utilité de l'opération repose sur le fait que vous connaissez la nature et l'ordre des 5 premières cartes, et cela parce que c'est votre propre jeu.
Le but immédiat de l'opération est d'observer ce que chaque joueur va faire de la carte reçue.
On peut utiliser cette technique pour ne pas déranger la première moitié du paquet et, ensuite, battre proprement la deuxième moitié. Si l'on veut contrôler la deuxième moitié, on fait l'inverse.
La fausse coupe
Il y a 2 sortes de fausses coupes.
La première consiste à remettre ensemble les deux demi-paquets de cartes dans l'ordre inverse de celui que la coupe impose.
La seconde implique, après que le coupeur aura replacé lui-même un demi-paquet sur l'autre, de défaire la coupe en question pour remettre les deux demi-paquets dans l'ordre souhaité, c'est-à-dire inverse. Il s'agit de repérer l'endroit du paquet où la coupe a été faite et en s'aidant de la seconde main, d'inverser les deux demi-paquets.
La supercoupe
Ce système a pour but de venir en aide à la manipulation précédente dans le cas où le coupeur n'a pas rassemblé lui-même les deux demi-paquets.
De la main gauche, le donneur assemble lui-même les deux demi-paquets en laissant entre eux un interstice de quelques millimètres ; ensuite il joint ses deux mains et, derrière cet abri, il fait glisser latéralement le demi-jeu inférieur, de telle sorte qu'il va se retrouver sur le dessus.
La séparation
Que vous ayez pratiqué fausse ou supercoupe, il s'agit de conserver la séparation originelle entre les deux demi-paquets de coupe.
Il va falloir maintenir, avec le petit doigt de la main gauche, un interstice de face entre les deux demi-jeux. Il est bon de savoir où vont échoir certaines cartes que vous connaissez.
Le coup d'oeil
C'est la manière la plus spontanée de tricher. Il s'agit de jeter un regard rapide et insignifiant sur la dernière carte du jeu. Tout le monde pratique cette indiscrétion quand s'en offre la possibilité. On pourrait presque dire qu'il s'agit là d'un privilège du donneur. En revanche, lorsque l'on fait glisser la première carte du dessus pour l'apercevoir, il y a là tricherie.
La distribution
En faisant légèrement dépasser, à l'aide du pouce, les deux premières cartes du paquet et en contrôlant du petit doigt celle du
dessous, la deuxième, on peut, de manière fluide, ne donner toujours que la deuxième carte.
Dans le même esprit, on admettra qu'il est stratégique de savoir ne donner que la dernière carte. Ces 2 techniques constituent les fondements mêmes de la tricherie au poker.
Dans un premier temps, le donneur repère quelques cartes intéressantes apparaissant à la fin du coup, puis, parce que c'est à son tour de donner, il se débrouille, en rassemblant les cartes, pour placer celles qu'il a sélectionnées sous le paquet. Après une fausse coupe, il distribuera très normalement et, seulement au moment de l'écart, il décidera de prendre ou non les cartes préparées. Il est utile, dans cette opération, de prévoir en outre une heureuse concordance avec la première carte que l'on va se donner à soi-même.
Les montages
Supposons que le coup précédent se soit soldé par l'abattage gagnant de 2 paires, rois, 10, par exemple. Supposons ensuite que le donneur du coup à venir ait eu dans son jeu un 10. Un rapprochement intéressant est immédiatement envisageable. Le donneur placera en dernière carte de son jeu le 10 qu'il possède, puis, rassemblant négligemment les cartes, il placera sur le dessus du paquet les deux 10 qui l'intéressent. Ensuite, il suffira de pratiquer dans l'ordre, une fausse coupe, la distribution de la deuxième carte jusqu'à ce qu'il arrive à lui-même et enfin la distribution de la carte du dessous du paquet pour son propre bénéfice. Ainsi se trouvera-t-il en possession d'un brelan de 10. Certains manipulateurs arrivent ainsi à monter des fulls.
Il existe toutefois le risque qu'un joueur s'étonne en voyant apparaître une seconde fois la même paire de 10, c'est la raison pour laquelle les artistes de la tricherie vont souvent par couple afin que le manipulateur serve à son complice le jeu qui lui permettra de gagner.
L'art consistera alors à servir de temps à autre, de forts jeux à un innocent contre lequel on prendra soin de perdre (mais peu) alors que quand on gagera, on gagnera beaucoup. On met le pigeon en confiance, afin de mieux le plumer.
La collusion
Lorsque 2 professionnels de la manipulation s'associent, les difficultés inhérentes à un exercice individuel de leur activité
diminuent considérablement.
Il existe un autre type d'association entre joueurs malfaisants ne pratiquant pas l'art de la manipulation. On l'appelle "le jeu de massacre". Dans ce cas, il est préférable d'être 3. Il s'agit de surenchérir systématiquement sur l'innocent, puis sur ses propres comparses, jusqu'à ce que l'innocent abandonne, ce qu'il fera 9 fois sur 10.
En conclusion
On peut diminuer le danger que constituent les tricheurs mais on ne peut l'éliminer, il faut rester vigilant.
Les 2 règles qui vous protégeront sont :
- L'observation systématique et minutieuse du donneur pendant tout le temps qu'il manipule les cartes. Ne regardez jamais son visage mais toujours ses mains.
- S'étonner de la réapparition de cartes qui figuraient dans le tour précédent. Il est indispensable de les mémoriser.